Fête Dieu !

« Autrefois, en ce dimanche, on promenait Dieu hors de l’église, en grande pompes. En son honneur, les draps passaient des armoires à la rue, on couvrait les routes d’herbes fraîches, on préparait des reposoirs ornés de fleurs des champs, c’était la Fête Dieu ! Des parterres de fleurs marquaient au sol l’itinéraire de la procession.. Les enfants suivaient le cortège, une bannette de pétales de fleurs pendue au cou, cortège ouvert parfois par un garde Suisse en habit d’apparat. L’encens se répandait dans la rue et venait rejoindre l’odeur fraîche des feuillages et des fleurs parsemées. Dieu rencontrait sa propre création et la redécouvrait dans nos offrandes ».

C’était autrefois, aujourd’hui la fête du Corps et du Sang du Christ nous invite peut-être à plus d’intériorité, à nous centrer sur ce mystère que nous a donné Jésus au soir du Jeudi Saint.

Ce mystère nous le célébrons comme Jésus nous y invite à chaque eucharistie. Le grand risque est que ce geste devienne machinal, oubliant son sens profond.

La racine du mot eucharistie est grecque. Et encore aujourd’hui si vous allez en Grèce, un des mots les plus employé, résonnera à vos oreilles : Eucharisto : merci !

Oui l’eucharistie est d’abord une action de grâce pour ce que Dieu nous donne. Elle est aussi partage, Dieu donne le pain que nous sommes invités à partager à notre tour.

La communion ne réside pas seulement dans un échange entre Dieu et nous, mais bel et bien entre tous les frères qui partagent le même pain.

C’est l’acte d’appartenance à l’Église, une Église qui se laisse nourrir par le pain et le vin que lui donne son Dieu. Ce pain est le Christ que nous accueillons en nous pour que sa Bonne Nouvelle, sa Parole puisse vivre et agir en nous !

Alors, en ce dimanche, prenons du temps pour réfléchir à ce geste que nous accomplissons si souvent : Que vivons nous intérieurement en accueillant le pain ? Quelle incidence dans notre relation avec nos frères qui partagent le même pain? Des questions au cœur de notre foi et de notre engagement.

Père Alain Schmitt, Assomptionniste