L’accueil du frère étranger.

Le Burkina-Faso est reconnu pour son hospitalité légendaire. L’accueil du frère étranger est pour nous un devoir. Il y a une multitude d’ethnies au Burkina et l’accueil est fait dans le respect de la culture et des réalités sociales du frère étranger.

Lorsque l’arrivée d’un frère étranger est annoncée, il y a une préparation pour le mettre dans les meilleures conditions de logement, de nourriture, de déplacement. On lui réserve un accueil chaleureux et un très bon séjour selon le proverbe : « le propre du burkinabé, c’est de donner sa natte à l’étranger et dormir à même le sol ». Avant toutes les salutations d’usage, on offre l’eau de l’étranger au frère qui arrive. Cela signifie qu’il est le bienvenu et qu’il est déjà intégré.

Respect de la culture. Les jugements de valeurs sur les traditions culturelles sont inexistants. Ainsi, les frères  étrangers dans le diocèse peuvent pratiquer leurs activités culturelles en toute liberté. Les étrangers peuvent en toute quiétude faire commémorations de leurs fêtes culturelles.

Respect de la religion. Dans le diocèse de Kaya, on rencontre les principales religions les plus courantes au Burkina : catholiques, musulmans, protestants, adeptes de la religion traditionnelle.

A l’église, les étrangers, le plus souvent les fonctionnaires, en mutation nouvelle, sont présentés à la fin de la messe. Cela permet de les connaître, de les intégrer, de faciliter une participation aux activités dans leur nouvelle communauté.

Lorsque le frère étranger arrive de façon non avisée, il est difficile de lui réserver un accueil chaleureux. C’est le cas de nos frères Maliens obligés de quitter leur pays natal à cause de l’extrémisme des djihaddistes. Certains réfugiés sont accueillis dans des familles amies. Les populations allogènes ont du respect pour ces frères affligés par la situation de leur pays.

Ces actes de charité envers nos frères Maliens font partie de notre tradition hospitalière. C’est le vécu quotidien envers un frère étranger que l’on accueille. Nous le faisons parce que tout le monde peut être étranger un jour de bon gré ou contre son gré. Je vous remercie pour votre accueil et la disponibilité des organisateurs. Moi aussi je suis un étranger, mais je ne le sens pas.

Anatole OUEDRAOGO, chargé des projets à la Caritas du diocèse de  Kaya (Burkina Faso)