Voilà que Jésus se mêle à la foule qui demande à recevoir le baptême de conversion auquel Jean-Baptiste invite. Pourtant, il n’a aucun péché à se faire pardonner. Il n’a donc pas besoin de faire cette demande de purification. Jean Baptiste le lui fait remarquer : « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répond : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste.»

Pour nous, la justice c’est l’équité. Ici, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. La justice c’est l’équivalent de la sainteté, c’est être « ajusté » à ce que Dieu demande : « que le monde soit sauvé. »

C’est pour remplir cette mission que Jésus a demandé à recevoir le baptême proposé par Jean Baptiste. Il a choisi d’être plongé, dans la condition humaine très concrète. Il est rentré dans l’eau du Jourdain, pur de tout péché. Il nous fait comprendre qu’il se laisse plonger au plus profond de notre humanité.

Et ce baptême, nous annonce un autre baptême, celui que reçoivent les chrétiens. Ce baptême dans lequel nous avons été baptisés, nous et tout ces enfants auxquels nous pouvons penser et qui ont reçu le baptême au cours de l’année 2012 dans notre communauté chrétienne ! Si par son baptême de pénitence Jésus accepte de nous rejoindre dans notre pauvreté, inversement le baptême chrétien nous fait tendre vers sa divinité, vers l’amour de Dieu.

Nous ne l’avons probablement pas entendu cette voix du Père au jour de notre baptême ou de celui de nos enfants : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour » et pourtant elle a bel et bien retenti dans le cœur de Dieu et dans  les cieux. Puisse l’Esprit Saint graver ces paroles en lettres de feu sur nos cœurs, afin que nous puissions sans cesse faire mémoire de quel amour nous sommes aimés. Oui Seigneur, donne-nous de plonger tous les jours dans cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit.

Père Alain Schmitt, a.a.