Nous célébrons l’événement qui marquera l’Eglise en deux temps : celui de sa mise au monde, puis celui de sa croissance. Depuis deux mille ans, l’Eglise devient celui qu’elle regarde. De quelle façon ? La lettre aux Galates nous donne de précieuses pistes. Car il est important de pouvoir vérifier que l’Eglise et donc nous aussi, regardons dans la bonne direction. « …voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. »

Comment ne pas reconnaître dans cette liste, des dons que Jésus a su partager avec ses contemporains lorsqu’il marchait sur les routes de la Palestine ? C’est un véritable portrait vivant de Jésus qui nous est ainsi dépeint par Paul. Cette énumération pleine de souffle, semble tourner les pages des évangiles. L’amour de Jésus est le pivot central de son message. La joie ? Luc le décrit « exultant de joie sous l’action de l’Esprit-Saint ». La paix, cette simple merveille dont tant de familles voudraient pouvoir vivre comme on respire l’air pur, renvoie au titre messianique : « Prince de la Paix ». La patience, Jésus a patiemment, supporté le décalage entre son désir pour notre humanité comme envoyé du Père et les désirs de ses disciples. La bonté,  Il dit : « Je suis doux et humble de cœur. » La bienveillance,  Jean et Jacques, ‘les fils du tonnerre’ voulaient faire descendre du ciel le feu sur des récalcitrants, mais Jésus les réprimande et décide d’aller plus loin. La foi, du haut de la croix il dit : « Père, en tes mains je remets mon esprit. » L’humilité, Son regard distinguera le geste de la veuve déposant dans le tronc du Temple tout ce qu’elle avait pour vivre. L’humble de cœur reconnaît le cœur de l’humble. La maîtrise de soi, Jésus en rayonne notamment dans l’Evangile de Jean ; tout au long de son procès et de sa passion pour la résurrection.

« Tu deviens ce que tu regardes » disait le moine… Ainsi en est-il pour l’Eglise qui sans cesse cherche à se convertir chemin faisant, sensible à l’Esprit-Saint.        

P. Thierry