Laissez-moi vous raconter une histoire vécue, une histoire vraie :
C’était une veille de Pentecôte, il y a déjà bien longtemps, je n’étais pas encore prêtre …. juste séminariste et je me retrouvais ce soir-là à une veillée de prière organisée par le mouvement Foi et Lumière de Jean Vanier.

Il y avait là tout un groupe d’handicapés mentaux et on venait d’entendre le récit de la Pentecôte tiré du live des Actes ! A un moment, Roger jeune handicapé pris la parole : « pour moi la Pentecôte c’est comme quand on avait été à Rome ».

Il avait participé quelques mois auparavant à une rencontre européenne Foi et Lumière organisée à Rome à l’occasion de l’année Sainte de 1975, « là-bas on ne se comprenait pas parce qu’on ne parlait pas la même langue, mais on se comprenait quand même, parce qu’on s’aimait ! »

Un silence d’or suivit cette prise de Parole, cette action de grâce, tous ceux qui étaient là en prière avaient bien compris que l’Esprit venait de parler à travers ce jeune garçon. Pour ma part, cela a toujours été pour moi, la plus belle définition de la Pentecôte, la plus simple, la plus juste !

Comme à Noël où nous accueillons l’enfant qui vient naître en nous, comme à Pâques où nous sommes invités à laisser vivre la résurrection en nous, la Pentecôte est là pour laisser l’amour de Dieu nous envahir afin de vivre de cet amour !

Ne pas garder cet amour pour soi, mais pour aller vers l’autre. Nous devenons témoin de l’Amour, autant de « Christiens » qui ont pour mission de propager le message d’amour initié par le Christ !

A nous d’entendre ce désir de l’Esprit, à nous d’être témoin, malgré nos différences, malgré « nos langues différentes, l’Amour est toujours possible !

Père Alain, curé